Certains n’ont aucune information concernant cette pratique religieuse, la considérant comme un mois de souffrance, or, ce n’est pas le cas.
Pourquoi le Musulman jeûne-t-il et comment jeûne-t-il ? Je vais répondre à ces deux questions que beaucoup d’entre vous peuvent se poser.
Ramadan également orthographié Ramadhan ou Ramazan, est le neuvième mois du calendrier Musulman lunaire. Au cours de ce mois, les Musulmans ayant l’âge requis s’abstiennent de manger, de boire, de fumer et d’entretenir des relations sexuelles à partir de l’aube jusqu’au coucher du soleil.
Dans le Coran, Allah proclame que le jeûne a été rendu obligatoire aux Musulmans, comme il le fut auparavant pour les Juifs, se référant ainsi à la pratique du jeûne durant « Yom Kippour ».
L’événement le plus important de ce mois de Ramadan est le jeûne, l’un des cinq « piliers » de l’Islam. Durant celui-ci, le jeûneur se lève avant l’aube pour le « sahur », le repas précédant l’aube, avant d’effectuer la prière du matin. Il s’arrête de manger et de boire avant l’appel à la prière et ce jusqu’à ce que commence la quatrième prière de la journée, la prière du soir. Le jeûne doit être absolu depuis que l’aube permet de distinguer « le fil blanc du fil noir » jusqu’à la nuit (Coran, II, 187). Dès lors, le jeûneur peut continuer de manger et boire après le coucher du soleil et ce, jusqu’au lever du soleil, le lendemain. Ensuite, le processus recommence pour une nouvelle journée.
Ramadan est à la fois fête du Coran (valeur commémorative, puisque c’est le mois où « le Coran descendit comme direction pour les hommes » – II, 185) et jeûne prescrit. Le jeûneur se doit de faire plus d’efforts pour suivre les enseignements de l’Islam et éviter toutes attitudes et tous comportements contraires aux commandements de notre religion. Les pensées et activités sexuelles durant les heures de jeûne sont également proscrites. Le jeûne est destiné à être un acte exigeant une foi personnelle et profonde, dans lequel nous recherchons une prise de conscience accrue de notre proximité avec Allah.
Les personnes âgées, les malades chroniques ainsi que les malades mentaux sont exemptés de jeûne, bien que les deux premiers groupes doivent chercher à nourrir les pauvres en remplacement de leur jeûne manqué. Sont également exemptées les femmes enceintes, les femmes en période de menstruation et les femmes allaitant leurs nouveaux-nés.
Une personne peut rompre le jeûne par inadvertance, en raison d’un oubli. Dans un tel cas, le jeûne reste valable, à condition de ne pas persister dans cette rupture involontaire. En Islam, il est dit que si une personne rompt son jeûne par inadvertance, c’est Dieu qui l’a nourri.
En plus du jeûne, le croyant est encouragé à lire la totalité du Coran. Certains procèdent à la récitation, par le biais de prières spéciales appelées « tarawih », qui sont effectuées dans les mosquées chaque soir, au cours duquel toute une partie du texte (« juz « soit un trentième du Coran) est récité. Par conséquent, la récitation de la totalité du livre est généralement achevée à la fin du mois de Ramadan.
Ramadan est aussi une période où le musulman ralentit le rythme des affaires du quotidien et se concentre sur l’autocritique, la purification spirituelle et l’illumination, établissant un lien entre Allah et soi-même par la prière, la supplication, la charité, les bonnes actions, la gentillesse et l’entraide. Comme il s’agit d’un mois de don et de partage, nous préparons des aliments particuliers et achetons des cadeaux pour notre famille et nos amis, pour les pauvres et les nécessiteux qui ne peuvent pas se le permettre ; cela peut inclure l’achat de nouveaux vêtements, de chaussures ou d’autres articles. Il existe aussi un aspect social impliquant l’invitation faite pour le repas de l’iftar (repas clôturant le jeûne journalier).
Voilà en résumé le mois de Ramadan.
Cette année, nous allons jeûner à partir du 13 avril et la fête du mois de Ramadan (où toute la famille se rassemble autour d’un repas riche – en dehors des conditions sanitaires ) se fêtera le 13 mai 2021.
Malheureusement, dû au confinement et aux restrictions sanitaires, cette année, comme l’année dernière, le mois de Ramadan ne se réalisera pas dans les conditions festives habituelles…
On ne se rassemblera pas pour le terawih, la récitation total du Coran, ni pour la rupture du jeûne autour d’une table remplie de nos biens aimés…
Chaque pratique se déroulera à la maison jusqu’au prochain conseil de l’Etat.
L’année dernière, les visites pendant la fête n’ont pas eues lieu. J’espère de tout mon cœur que cette année on puisse faire plaisir aux personnes âgées qui ont dû passer le confinement seules chez elles ainsi que les enfants qui n’ont pas pu profiter des avantages de cette tradition… Qui sait, peut-être que les restrictions seront allégées pour la fête…
Je souhaite à chaque pratiquant Musulman un bon mois de Ramadan rempli de bonnes actions, de gentillesse et d’entraide. Qu’il nous permette à tous de nous purifier et nous rapprocher de Notre Créateur.
Avec tous mes respects,
Arife Beyhan
