Mustafa: Putain de guerre de merde! Quel enfoiré ce Bachar El-Assad!
Kemal: À qui le dis-tu? S’il n’avait pas provoqué la Turquie, nous ne serions pas là! Une guerre civile entre la Turquie et la Syrie, tu y aurais cru toi?
Mustafa: Et nos soldats qui périssent par centaine chaque jour, faut vite qu’il se fasse buter cette enflure!
Kemal: Tout ça est bientôt fini, il ne va plus tenir longtemps. Et sa connasse de femme, Asma, mérite de finir dans la misère. Pendant qu’elle s’engraissait dans le luxe, son peuple crevait de faim! La roue tourne.
Mustafa: On va pouvoir retrouver nos familles.
Kemal: Personne ne m’attend en Turquie. Mais une fois de retour chez moi, je ne veux plus être seul. Surtout pas après cette guerre. Tu as des personnes qui t’attendent au pays?
Mustafa: Oui, j’ai une femme et une petite fille de 7 ans. Elles m’ont écrit une lettre que je relis tous les jours pour tenir le coup. Je vais t’en lire un passage: « Mustafa, nous pensons à toi, mes larmes coulent, notre fille me gronde car elle veut que je souris, elle pense que cela va te porter chance, alors nous t’attendons avec le sourire ».
Kemal: C’est joli. C’est ton dernier jour ici, tu vas enfin les retrouver. Moi, j’en ai encore pour deux mois. Je veux que tu fasses quelque chose pour moi, va manger un bon iskender avec toute ta famille.
Mustafa: Je t’en fais la promesse. Bon, sortons de la caserne et rejoignons le commandant, c’est bientôt l’heure.
Une demi-heure plus tard.
Commandant: Soldats, nous avons reçu une information importante, il se pourrait que l’ennemi se cache dans un village non loin d’ici, à quelques kilomètres à peine. Ils se serraient cachés par la force dans la maison de civils. Nous allons vérifier si cela est bien le cas. N’oubliez pas, ne jamais s’en prendre aux civils mais si vous êtes face à l’ennemi, n’hésitez jamais et tirez. Ne vous posez jamais de questions, je ne veux pas rentrer seul au pays. Nous irons au couché du soleil. Mustafa, toi tu restes!
Mustafa: Mais pourquoi commandant?
Commandant: Car c’est ton dernier jour, même si le danger est mince, je préfère te savoir ici, va te reposer. Pense à ta famille.
Mustafa: Je reste, je pense avant tout à ma patrie commandant.
Commandant: Bon. D’accord.
Le soleil est couché, les soldats sont en route.
Mustafa: Pourquoi es-tu si inquiet? Regarde nos soldats, ils sont sereins.
Kemal: Mais pourquoi n’es-tu pas resté? Enfin soit, t’as raison, je suis sûr qu’il n’y a rien sur place. Bon on y est presque. N’oublie pas l’Iskender.
Mustafa: On va même le manger ensemble. On s’approche. Kemal, sois vigilant.
Kemal: Je vais inspecter la petite maison blanche, rends-toi dans la maison rouge en face.
Mustafa: Ok chef! On y est, sois prudent. À tout de suite.
Kemal: Oui, prudence. À toute!
Mustafa se rendit lentement vers la maison, la porte était entrouverte, il pénétra le lieu, aucune personne ne semblait s’y trouver. Il pensa fortement à sa femme et à sa fille. Il parcourut toutes les pièces, il était soulagé de n’y trouver personne. Il se décida à sortir de la maison mais constata qu’une petite pièce discrète n’avait pas été visitée, il s’y rendit, non sans précautions. Il ouvrit tout doucement la porte, il n’entendit aucun bruit, cela semblait être vide mais en fouillant la pièce, il tomba sur une surprise lorsqu’il regarda sous le lit.
Mustafa: N’aie pas peur petite fille, je ne te veux aucun mal. Je ne suis pas un ennemi. Je vais t’aider à sortir de là. Voilà. Comment te prénommes-tu?
Fillette: Selda.
Mustafa: Comme ma petite fille, tu sembles avoir le même âge. Dis-moi, tu dois avoir drôlement chaud avec cette couverture rouge que tu portes. Laisse-moi t’aider à l’enlever. Fais-moi confiance d’accord?
Fillette: Je veux revoir mes parents.
Mustafa: Sais-tu où ils sont?
Fillette: Non.
Mustafa: Ne pleure pas, ils vont revenir. Laisse-moi t’enlever ce gros vêtement. Avec cette chaleur, tu vas te sentir très mal. Je ne fais que t’en défaire. Voilà, j’ai presque fini… Oh mon Dieu, mais qu’est-ce que c’est que ça?
Mustafa comprit qu’il était face à une bombe humaine. Cette fillette qui portait le même prénom que la fille de Mustafa avait des explosifs sur elle. C’était trop tard pour lui et la fillette, tout était enclenché. Selda en était aussi la victime, elle ne se rendait compte de rien. Mustafa savait qu’il vivait à ce moment précis les dernières secondes de sa vie. Il n’allait pas pouvoir retrouver sa femme ni sa fille. Il voulait vivre un dernier moment d’amour dans cet enfer. Alors, il serra très fort Selda dans ses bras comme si c’était sa propre fille et lui souffla ses derniers mots au creux de l’oreille: « Je suis là Selda, tu m’as tellement manqué, ça me fait tellement de bien de te serrer contre moi, je t’aime tellement ». Mustafa avait 28 ans.
Rock’n Erol
Merci “bi okur iste”. J’ai lu ton commentaire et j’ai décidé d’écrire un nouveau texte mais humoristique cette fois-ci :)
yaw kardes, hikayelerin hep acikli bitiyo, olmuyo valla:)
ellerine saglik